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Implantée depuis 2020 à la faculté de droit, la clinique juridique de Poitiers permet aux étudiants en droit d’informer et orienter gratuitement les personnes confrontées à des problèmes d’ordre juridique ou social.
Partenariat
C’est un lieu de consultation. À ceci près que la clinique juridique de Poitiers ne propose pas d’examen médical, mais un examen d’un problème juridique ou social rencontré par une personne. « Cela peut-être un problème de succession, de garde d’enfant, de divorce, de voisinage, avec l’administration, entre un bailleur et un locataire… », énumère Hobinavalona Ramparany, maître de conférences en droit privé à l’université, qui dirige la structure depuis le printemps 2025.
Créé en 2020 au sein de la faculté de droit et de sciences sociales dans le centre-ville, ce service d’aide et d’accompagnement est gratuit et destiné à tous, sans conditions de ressources. « L’objectif est de faciliter l’accès aux droits auprès des citoyens », résume l’enseignante-chercheuse.
Accès au droit et justice participative
Les bénéficiaires sont suivis par une centaine d’étudiants en droit, qu’ils soient en troisième année de licence, en master 1 et 2 ou en doctorat. Ces étudiants cliniciens, recrutés sur la base du volontariat et formés en début d’année universitaire, organisent deux rendez-vous pour chaque personne. « Quand une personne rencontrant une difficulté les contacte, ils analysent leur situation juridique, font des recherches et les orientent vers les organismes ou professionnels compétents », détaille Hobinavalona Ramparany. « Et lors des entretiens, ils sont accompagnés par un avocat et un doctorant en observation », ajoute-t-elle.
Les dossiers traités sont répartis en deux grands pôles. D’un côté, l’accès au droit, qui regroupe le droit public (civil, affaires, rural, construction, propriété intellectuelle…), le droit privé et le droit pénal. De l’autre, la justice participative destinée « aux bénéficiaires qui souhaitent un règlement à l’amiable et sont orientés vers un médiateur ou un conciliateur ».
En revanche, la clinique juridique de Poitiers se déclare incompétente sur le droit du travail et le droit de l’étranger, « faute de ressources humaines ». C’est le cas aussi pour les affaires urgentes. « Les étudiants ont besoin de temps. Il y a deux à trois semaines de délai entre le premier rendez-vous et le rendez-vous de restitution », justifie la directrice.
« Opportunité concrète »
En plus d’être « le premier guichet en matière juridique sur le territoire », la structure constitue une expérience enrichissante pour les étudiants cliniciens. « C’est une opportunité concrète par rapport à ce que l’on voit en cours. Cela permet de rencontrer différentes problématiques », témoigne Zoé, doctorante en droit pénal. « On peut aussi étudier des dossiers pour lesquels on n’est pas spécialisé », retient Ibrahim, doctorant en droit civil.
« C’est le droit au quotidien », embraye Hobinavalona Ramparany, ravie du retour des étudiants. Cette expérience leur permet « de développer leur autonomie, leur analyse et leur sens des responsabilités ». « Et cela sert évidemment à celles et ceux qui vont embrasser les carrières judiciaires (avocat, magistrat), de notaire, de juriste d’entreprise ou d’association. »

