Le Doyen et l'équipe décanale ont la tristesse de vous faire part du décès du professeur Philippe Malaurie, survenu le mercredi 1er avril, à l'âge de 95 ans.

Auteur d’une thèse intitulée L’ordre public et le contrat. Etude de droit civil comparé : France, Angleterre, URSS, qui sera publiée en 1953 chez Matot-Braine, Philippe Malaurie fut reçu à l’agrégation de droit privé en 1951. D’abord en poste à l’Institut des Hautes Etudes de Tunis, il rejoignit la Faculté de droit de Poitiers en 1955, année où Jean Carbonnier la quittait pour celle de Paris.

A l’instar de son illustre devancier, Philippe Malaurie a marqué à jamais notre maison et plus encore les étudiants l’ayant fréquentée lorsqu’il y enseignait. Il poursuivit ensuite sa carrière à Nanterre dont il devint doyen quelque temps avant de l’achever au sein de l’Université de Paris II.

Brillant civiliste, l’homme était aussi doté d’une immense culture et avait notamment une passion pour l’histoire comme en témoigne entre autres son Anthologie de la pensée juridique. Dans cet ouvrage paru en 1995 chez Cujas, il écrivait au terme de son avant-propos que chacun y trouvera ce qu’il voudra. Et de préciser : « des hommes de bonne volonté à la recherche de la vérité ou d’aveugles faiseurs de systèmes, un feu d’artifice qui ne cesse de briller – le droit et la justice – ou des étoiles filantes qui passent, repassent, disparaissent et reviennent dans la mémoire des hommes – leurs espérances et leurs illusions -, des aurores lumineuses ou une nuit obscure, un bouquet disparate ou un dialogue au-dessus du temps. Cette anthologie est à l’image de l’histoire de la pensée humaine : elle résume à la fois la puissance invincible de l’esprit et sa faiblesse misérable ».

Ce sont là assurément les paroles d’un maître, dont nous ne dirons jamais assez combien il était attaché à cette Faculté qui fut la sienne comme l’attestent les propos émouvants qu’il a tenus le 18 mars 2010 à l’occasion d’une conférence prononcée dans l’amphithéâtre Hardoin sur « Les dix premières années de notre siècle et notre droit civil »

La Faculté adresse ses sincères condoléances aux membres de sa famille ainsi qu’à ses proches.

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