PROGRAMME-COLLOQUE

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Omniprésente dans le débat public, l’intelligence artificielle (IA) s’enracine en

matière vitivinicole sans que les incidences de ce phénomène n’aient encore

été étudiées en droit. L’ambition du colloque annuel de l’Université des spiritueux

est précisément de combler cette lacune en invitant universitaires et acteurs de

la filière vitivinicole à appréhender juridiquement les évolutions que l’essor des

systèmes d’IA provoque depuis la culture de la vigne jusqu’à la distribution des

produits qui en résultent.

Ces évolutions s’entendent de deux manières. Elles sont d’abord d’ordre

technique, le droit s’immisçant pour encourager et encadrer leur diffusion.

L’utilisation de machines munies d’une IA dans le vignoble fait par exemple

l’objet d’un régime juridique complexe et contraignant. Il se traduit même

parfois par des interdictions résultant de la loi ou des cahiers des charges. Les

drones contrôlés par IA pour la pulvérisation aérienne de produits

phytopharmaceutiques et pour les vendanges dans des appellations d’origine

où le raisin est récolté manuellement illustrent tour à tour chacune de ces

hypothèses. Les évolutions entraînées par l’IA sont ensuite d’ordre juridique.

Comme la tâche des acteurs opérationnels de la filière, celle des juristes en droit

vitivinicole sort transformée de l’offre accrue d’outils d’aide à la décision

disponibles. La rédaction d’un brevet ou d’un contrat d’approvisionnement en

eaux-de-vie par un négociant s’en trouve ainsi facilitée, comme la lutte contre la

contrefaçon ou la falsification de vin menée par l’administration. Libéré des

tâches rébarbatives et secondé pour les autres, l’utilisateur de l’IA peut même se

projeter dans l’avenir grâce à l’utilisation de l’analyse prédictive. Les contrats

d’assurance paramétrique en sont déjà un terrain de prédilection.

Soucieux de dresser un état des transformations, le colloque entend surtout saisir

les enjeux juridiques que soulève l’usage de l’IA dans le domaine vitivinicole. La

collecte, le traitement et le stockage des données personnelles nécessaires à

l’apprentissage de ces systèmes, le respect des droits des créateurs humains ou

encore la responsabilité à raison des dommages qu’ils peuvent causer – dans le

vignoble par exemple – sont de ceux-là. L’IA devient objet de droit sous des

formes diverses, associant le droit souple à l’initiative des acteurs de la filière

vitivinicole et le droit dur sous l’influence notable de l’Union européenne. S’y

ajoutent des préoccupations d’ordre éthique et politique que le colloque

n’éludera pas. Vertigineuses, les potentialités offertes aux acteurs de la filière

vitivinicole par l’essor des systèmes d’IA doivent en particulier être accessibles à

tous. Grâce aux ateliers pratiques qui le prolongeront, le colloque y contribuera

à l’échelle des participants … pour une journée au moins !

 

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