Le Centre d'Etudes et de COopération Juridique Interdisciplinaire (CECOJI) et l’Institut de Droit rural vous invitent à leur prochaine journée d'étude, en collaboration avec l’Association française de droit rural Centre-Ouest, sur le thème "La performance environnementale : nouveau paradigme des politiques agricoles ?" le 16 mars 2022.

« Les politiques publiques visent à promouvoir et à pérenniser les systèmes de production agroécologiques, dont le mode de production biologique, qui combinent performance économique, sociale, notamment à travers un haut niveau de protection sociale, environnementale et sanitaire » (c. rur., art. L. 1). La performance a remplacé, dans le discours juridique, la multifonctionnalité de l’agriculture. La multifonctionnalité visait, en grande partie, à légitimer les soutiens financiers accordés aux agriculteurs là où la performance se veut prescriptive : elle prône la réussite, l’atteinte de résultats et la production d’effets.

Les grands enjeux environnementaux sont désormais déclinés en programmations censées donner à voir une volonté politique de performance : stratégie bas-carbone (c. env., art L. 222-1 B), stratégie nationale pour la biodiversité (c. env. art. L. 110-3), plan d’action national pour une utilisation durable des produits phytopharmaceutiques (c. rur., art. L. 253-6), politique de l’eau (c. env., art. L. 210-1 et s.). Chacune d’entre elles détermine des objectifs, le plus souvent chiffrés, de réduction des atteintes anthropiques d’origine agricole et de préservation des ressources, processus et milieux naturels. Pour les atteindre, des actions sont mises en œuvre qui empruntent à toute une palette d’instruments juridiques à l’intensité normative variable, de l’incitation à la contrainte.

La mobilisation de concepts et techniques venus des sciences de gestion a d’importantes conséquences en droit, qu’il convient d’analyser. Quelle signification juridique peut-on donner à la performance environnementale du secteur agricole ? Qui concerne-t-elle et quelles formes prend-elle ? Par quels moyens (indicateurs, rapports d’évaluation) la mesure-t-on ? Et comment la rémunérer à sa juste valeur ? A ces questions d’ordre général s’ajoute l’étude concrète des différents champs écologiques de la performance. On s’intéressera à son application en matière de gestion des produits phytosanitaires, de préservation de la biodiversité, de lutte contre le changement climatique ou encore de reconquête de la qualité de l’eau.

Cette manifestation se propose d’identifier l’impact de l’approche performative sur la fabrique du droit, autant que la performance du droit lui-même dans sa capacité à assurer la transition agro-écologique.

Accès et plan

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