L’ouverture de la Clinique Juridique de Poitiers, le 15 octobre prochain, est l’occasion de revenir sur la notion même de clinique juridique, largement méconnue du grand public. A cet égard, Romain Ollard – Professeur à l’Université de Poitiers et co-fondateur de la Clinique Juridique de Poitiers avec Morgane Reverchon-Billot – se propose de mettre en lumière dans le texte qui suit les différents « modèles de cliniques juridiques », existant en France et à l’étranger.

 

Théorisées au début du 20ème siècle puis effectivement mises en œuvre après la seconde guerre mondiale au sein de certaines universités américaines, les cliniques juridiques se développent de façon considérable depuis une vingtaine d’années en Europe, après s’être implantées partout dans le monde, spécialement dans les pays anglo-saxons. Cet engouement contemporain pour l’enseignement clinique n’a à la vérité rien de surprenant dans un contexte de valorisation de la pédagogie inversée et de promotion de la responsabilité sociale de l’université.

En France comme à l’étranger, les cliniques juridiques empruntent des formes et poursuivent des finalités parfois très dissemblables de sorte qu’il n’existe pas un  modèle – unique – de clinique juridique, mais bien des cliniques juridiques – plurielles –, lesquelles participent de la mutation de l’université en un service public plurifonctionnel, qui n’est plus seulement tourné vers la formation de ses étudiants, mais également vers d’autres fonctions, sociales, voire économiques ou politiques. C’est qu’en effet, par le vecteur de ses cliniques juridiques, l’université n’est plus seulement tournée vers « l’intérieur », vers ses seuls étudiants ; elle se tourne également vers l’extérieur, vers les populations et les acteurs sociaux-économiques locaux, auxquels elle offre – gratuitement – ses services et ses compétences, en partenariat avec les professionnels compétents.  Il reste que, par la médiation de ses cliniques juridiques, l’université fait ce qu’elle a toujours fait et ce qu’elle sait faire de mieux, créer et diffuser du savoir, à destination d’autres bénéficiaires, il est vrai.

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